French Tricot, 10 patrons de tricot et 11 portraits d'acteurs de la filière laine en France

C’est avec excitation, angoisse, soulagement, joie - toutes les émotions y passent - que je vous annonce l’ouverture des précommandes de mon livre French Tricot, aux éditions Eyrolles, dont la date de sortie est prévue le 8 avril !

Ce projet est un petit peu particulier et me tient énormément à cœur : c’est un livre de tricot, bien sûr, avec 10 patrons dedans (en vrai 11, il y a un duo moufles et bonnet). Mais ce livre j’avais envie de le faire main dans la main avec ceux qui travaillent en amont, ceux qui font notre laine. Il s’en passe des choses entre le moment où l’agneau naît et le moment où on démarre son tricot, pelote et patron entre les mains !

J’ai donc créé une dizaine patrons homme et femme (ou mixte), déclinés en 8 tailles, pour illustrer le savoir faire de mes chers partenaires laine, tous tricotés bien sûr avec les fils issus de leur travail :

Je me suis énormément amusée à travailler leurs beaux fils et je vous propose de petits et de gros projets de tous niveaux tout en mettant en avant la caractéristique de chaque matière. Vous reconnaîtrez mes “techniques chouchou” au travers d’une marinière, d’un pull à manche marteau et de pas mal de jeux de torsades et mailles croisées. J’ai aussi proposé du très simple, avec des chaussettes en côtes 3 x 1 ou un col roulé en jersey car il est toujours bon de se tricoter quelques basiques. L’ensemble est comme souvent très coloré, on ne se refait pas, et j’ai largement eu de quoi me satisfaire parmi les fils de mes collègues ! Ce sont vraiment leurs fils et leurs palettes qui m’ont inspirée, je vous parlerai plus en détail de chaque modèle très bientôt.

Ces tricots sont comme des illustrations des moments partagés avec les 11 intervenants du livre, et avec Arnaud, qui me suit dans toutes mes aventures appareil photo à la main, nous avons chaussé nos plus beaux godillots pour rendre visite à mes chers partenaires laine, 11 acteurs de la filière laine en France histoire de savoir un peu comment ça se passe. Nous avons eu beaucoup de chance car ils se sont tous ouverts à nous, ce sont tous de grands passionnés qui n’ont qu’une envie : transmettre et revaloriser la filière. Nous avons été accueillis chaleureusement, nous avons pu discuter des belles choses comme des difficultés. Je n’ai pas désiré conduire des interviews type question/réponse, j’ai préféré donner carte blanche à chaque intervenant. 

Nous avons eu la chance de rencontrer :

  • Pascal Lafont, Brigitte et Bruno Depalle lors de notre visite de la dernière usine de lavage de laine en France, le lavage de laine du Gévaudan

  • Marie-Ève, éleveuse de Hampshire

  • Adèle Lemercier, tondeuse

  • Les Bouclelaine Brigitte et Clotilde qui travaillent à la valorisation de la laine locale chez elles en Bretagne

  • Émilie et Nicolas, fondateurs de la Petite Filature Bretonne, micro filature née grâce à un financement participatif

  • Thierry Terrade et Benoît De Larouzière dans les 2 filatures emblématiques de la Creuse Terrade et Fonty

  • Suzie et Cindy à La Droguerie et l’équipe de leur usine de teinture de laine Couleurs & textiles

  • Bernadette, éleveuse de chèvres angora, pionnière des Mohairs de France

  • Camille et Théo, des éleveurs qui bichonnent à la Ferme de Pan le dernier troupeau en France de tachetées ardennaises, race rustique et qui travaillent à la sélection de leur laine

Je partais complètement ignare en la matière, et ce qui m’a le plus frappé c’est l’organisation en réseau. 

Les gens se connaissent, ils travaillent ensemble mais pas seulement. Il y a une réelle volonté de faire avancer les choses et de revaloriser la branche. On le ressent principalement chez les industriels “historiques”  si je puis dire, ils ne travaillent pas pour eux il travaillent pour la filière et pour leur patrimoine régional. Ils pensent collectif et c’est une vraie force et j’ai ressenti de leur part de vrais questionnements sur la multitude de petites initiatives plus personnelles qu’on voit fleurir. C’est très intéressant d’observer, sans juger, cette mutation de marché et la peur de la perte de l’esprit de collectif. 

J’ai aussi découvert, je le savais bien sûr mais tout en n’y pensant pas, tout un monde agricole. L’élevage, la sélection pour la laine mais aussi pour la taille du gigot qui doit rentrer dans le four et qui est si importante…la tonte, l’abattage… et bien évidemment le manque de considération pour ce secteur qui nous fait tous manger. 

Il n’y pas un intervenant chez qui le respect de l’environnement n’est pas une des préoccupations principales. 

Les éleveurs qui décident de faire l’effort de travailler la laine de leur cheptel le font nécessairement dans le cadre d’une démarche de qualité et pas de quantité. Les industriels sont en général amoureux de leur terroir et de leur région et font tout pour la préservation du précieux patrimoine qu’ils ont entre leurs mains, des bâtiments aux machines, en passant par les rivières. Dans un soucis d’écologie et d’économie d’énergie aussi, tout est mis en oeuvre pour rendre les productions moins polluantes et moins énergivores. Les artisans sont dans un désir de travail local en relation avec les ressources disponibles à échelle régionale. 

Il y a énormément de monde que j’aurais aimé rencontrer, et j’espère bien pouvoir continuer ce projet qui ne présente qu’une ébauche de tout ce qui se fait dans le secteur. La filière est passionnante car elle est à la croisée de plusieurs secteurs qui mènent à ma petite partie qui pourtant celle qui a la plus de visibilité : la création. 

Il me faudrait des heures pour vous parler de tout, le mieux sera de me lire et à travers cette lecture d’écouter les travailleurs de la laine si le sujet vous intéresse. 

J’ai donc eu la chance de mener à bien ce projet avec Arnaud qui m’a suivie, conduite et qui a fait toutes les photos de ce livre. J’ai aussi eu le bonheur de collaborer de nouveau avec mon ami Maël qui était déjà dans le coup pour Sentimental Tricot dont il avait créé la maquette. Il m’a encore suivie sur ce projet aidé de son associée Sophie et je suis très contente du résultat que je trouve plein de pep’s et de couleur.

Je vous mets un petit aperçu de quelques pages ici !

Les précommandes sont donc ouvertes ! J’espère que le livre vous plaira, je tiens à remercier l’équipe de chez Eyrolles qui m’a fait confiance sur ce projet d’ouvrage tricot un peu touffu. Nous allons en dévoiler des petits bout petit à petit sur les réseaux sociaux et moi je reviendrai ici vous en parler plus en détail, avec des petits focus sur les modèles et les techniques de tricot que j’ai utilisées et plus de photos des intervenants et des visites !

Merci à tous de tout cœur d’être au rendez-vous quand je poste ici, c’est grâce à vous que je garde la motivation pour mener à bien ce genre de projet !